Il pleut, et je suis glacé sur mon balcon. La nuit est belle, pas un nuage, une lune superbe.
Je prends une bière et je pense à toi. Ton sourire, ta présence, ta bonté, ton amour. Je me dis que j’ai merdé, que j’ai raté un truc, raté une étape à un moment donné. Quand est-ce-que j’ai raté la marche ?
C’est ton visage, et uniquement ton visage que je vois dans mes rêves enfiévrés.
C’est toi qui apparais lorsque je lis, entend, prononce le mot : Amour.
C’est toi qui hantes mon esprit quand je pense au bonheur.
C’est toi qui habites mon âme quand je pense à deux corps qui s’enlacent.
La bouteille est vide, et j’en ouvre une autre.
Lorsque j’offre mon corps à une autre, que leurs ongles s’enfoncent dans ma chair alors que leurs lèvres prononcent mon nom, que dans un soupir je les entends s’éteindre, s’endormant comme un chat repu sourire aux lèvres, au creux de mes bras, leurs corps vibrant encore de désir, profitant de la chaleur de mon être, c’est toi que j’attends.
Un jour je me souviens t’avoir dit « je t’offre ma vie car je n’ai que ça ». Et tu l’as prise. La deuxième bouteille aura tenu moins longtemps. Il m’en faut une troisième.
Je sens encore le goût de tes lèvres contre les miennes, j’entends encore ta voix me murmurer « encore », et j’ouvre mes yeux emplis de larmes en entendant un « je t’aime » perdu depuis longtemps.
Je t’ai laissé partir avec un bout de moi.
Ma troisième bière aura tenu plus longtemps. A moins que j’en ai ouvert une autre entre temps ? Je ne sais plus. Et je m’en fous
Rappelle toi. Les jours où tu es au plus bas, où tout te semble vain, et que tu te questionnes encore sur ce que tu fais ici. Ces journées sombres où tu as l’impression d’être trahie et seule.
Rappelle-toi que si mon cœur bat encore, c’est uniquement pour toi.