S’effacer

C’est un coup de poing à l’estomac. Comme une douleur qui arrive sans comprendre pourquoi ni comment. L’ennui parfait d’une vie imparfaite.

Tu te rends compte que tu ne te lèves le matin que pour t’endormir le soir, et recommencer encore. Un ennui sans fin, d’une platitude infinie. Tu ne sais plus ce qu’est vivre, tu ne sais qu’accomplir les tâches de base l’une après l’autre, comme un mécanisme d’une horloge. Tu n’as plus rien de surprenant, d’étonnant, de… Magique.

Parfois tu t’imagines des choses, tu t’imagines que tu pourrais vivre un truc, qui sort de l’ordinaire, de l’exceptionnel, et en fait… Ta réalité si fade te rattrape. Tu descends très vite de tes délire de grandeur, pour être rattrapé par une réalité qui n’a rien de grande.

Et tu as alors envie de t’effacer. Après tout à qui manquerait l’ordinaire ? Le banal ? Qui se rendrait compte de son absence. Tu commences, petit à petit, supprimer les traces de ton passage, d’abord ton image, que les gens ne puissent pas se rappeler. Et puis tu te fais discret. Aussi discret que tu as envie d’hurler. Aussi petit que ta douleur est grande.

L’ennui. L’ennui est le pire des ennemis de l’homme. La routine tue aussi facilement qu’elle s’installe.

Et chaque porte ouverte, ramène à elle.

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